QUALCO |
Dans cet épisode de Credit One2One, Eric Levé, directeur national chez QUALCO, s'entretient avec César Paiva, directeur général délégué adjoint chez Cabot Financial France, pour discuter de l'impact des nouvelles réglementations ACPR en France et du rôle de la technologie dans la garantie de la conformité et de la préparation opérationnelle.
Écoutez cet épisode et découvrez :
1️⃣ Comment Cabot Financial France est devenue la première entreprise agréée par l'ACPR.
2️⃣ Les trois changements clés mis en œuvre pour répondre aux normes de l'ACPR.
3️⃣ Pourquoi l'ACPR considère QUALCO comme un « partenaire technologique solide ».
Prêt à discuter de la manière dont la technologie appropriée aide à répondre aux normes de l'ACPR ?
📕 Vous préférez lire ? Nous avons ce qu'il vous faut.
Lisez la transcription ici:
Éric Levé : Bonjour à tous. Bienvenue dans notre série de podcasts Crédit One to One by Qualco.
Nous sommes ravis d'initialiser cette session sur notre site Web. Je suis Éric Lever. Je suis en charge des activités de Qualco en France. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir César Païva.
César Païva est le directeur général délégué de Cabot Financial France.
L'objectif de cette session de ce matin est d'évoquer avec César le retour d'expérience de Cabot Financial sur les enjeux réglementaires récents.
Vous savez que le marché de la gestion des bad debt et des NPL est régulé et fait l'objet notamment de supervision du régulateur français, en l'occurrence la CPR, depuis l'arrivée et la mise en œuvre de la directive NPL 2021-2167.
Et nous sommes là pour écouter et partager avec César le retour d'expérience de Cabot Financial France. Je vais commencer avec une première question pour César, qui va présenter aussi les activités de Cabot, à savoir en quoi cette étape était critique pour les métiers et le business de Cabot Financial France.
César Paiva : Oui, donc merci Éric et bonjour à tous. En effet, je crois que 2025 aura été une année fondatrice pour le métier du recouvrement en France, puisque ça aura été la toute première année pleine, comme tu l'as cité, dans laquelle l'industrie aura été régulée. Régulée par le même régulateur que la banque de détail et le crédit à la consommation, à savoir donc la CPR.
Dans ce contexte, chez Cabot France, nous sommes très fiers d'avoir été la toute première entreprise française à obtenir son agrément auprès de la CPR. En réalité, ça ne nous a pas beaucoup surpris, puisque nous faisons partie, et notre maison mère est une entité régulée, notamment au Royaume-Uni depuis 2008, donc nous avions déjà, dans notre fonctionnement quotidien, intégré une bonne partie des exigences de la CPR dans les cadres de la réglementation.
Il n'empêche que nous sommes très fiers et que nous considérons que cette évolution, cet état des choses, le fait d'être régulé, est une très, très bonne chose, puisque, combien même la régulation, strictement parlant, ne s'applique qu'à une partie du métier, à savoir à la dette non performante issue des institutions financières. Nous sommes convaincus qu'à l'instar de ce qui s'est produit dans d'autres pays qui ont été régulés avant nous, la régulation deviendra un standard de facto pour l'ensemble de la profession, ce qui fera monter le niveau et ce dont on se félicite.
Éric : Pour prendre un peu de perspective, César, je reviens sur ce que tu as dit. Vous avez été le premier à être régulé et à obtenir l'accréditation de la CPR après des sessions d'échanges et d'interactions avec leurs auditeurs. Le premier, au sein d'une industrie qui comporte plusieurs dizaines d'acteurs, et pour le moment, à date, on a 11 acteurs qui ont cette accréditation depuis mi-2024 et jusqu’à juillet 2025.
César : Oui, et puis sa mise en place a entraîné des changements significatifs chez nous, malgré tout. Je vais en citer peut-être trois. Le tout premier, c’est en termes de gouvernance.
Nous avons dû adopter un modèle de gouvernance en conformité avec les exigences de la CPR.
Nous avons donc dorénavant deux directions effectives en France, et puis nous avons créé un conseil de surveillance.
Ensuite, nous avons très significativement renforcé nos ressources et notre équipe de conformité, notamment pour mettre en place des mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, domaine dans lequel les exigences de la CPR sont fortes.
Et puis, last but not least, nous avons dû également faire en sorte que nos fournisseurs essentiels, nos prestataires de services essentiels, dont Qualco, avec qui on travaille en France depuis 2013, intègrent un certain nombre de contraintes, notamment contractuelles, qui leur ont été imposées par la CPR, dont notamment le droit pour la CPR de pouvoir auditer les activités de nos prestataires essentiels sans aucune limite, ni dans la durée ni dans le temps.
Voilà des évolutions, en effet, très significatives dans notre organisation issues de la nouvelle réglementation.
Éric : Ça, c’est un point important et merci de le préciser. César, j’aimerais que tu détailles un peu plus le rôle de la technologie. Qualco est un partenaire et un fournisseur clé de Cabot.
Nous fournissons le socle technique qui permet à Cabot d’opérer sur le marché français.
En quoi cet asset technologique, d’un point de vue pratique, est important, et quel a été le rôle de cet asset ? Est-ce qu’il a fallu s’adapter ?
Tu as évoqué des changements organisationnels d’un point de vue contractuel ou d’auditabilité, mais d’un point de vue pratico-pratique, techniquement, est-ce qu’il a fallu faire quelque chose ?
César : Il est certain que la technologie devient de plus en plus essentielle dans l’exercice de notre métier, notamment, mais pas uniquement à cause de la réglementation.
On ne peut plus bricoler. Il faut se doter d’un outil de gestion de référence sur le marché.
Et pour te donner un exemple concret de la façon dont c’est critique : imaginons, par exemple, qu’à la suite de la réclamation d’un client débiteur, on nous fasse un audit.
Dans ce contexte-là, il est extrêmement important de pouvoir montrer l’ensemble des interactions entre nos conseillers et le débiteur en question, la façon dont ces interactions ont été documentées et suivies dans notre système, de façon à pouvoir éventuellement identifier des dysfonctionnements ou des responsabilités.
Il est certain qu’une telle capacité de traçage et de suivi n’est disponible que dans un outil qui soit parfaitement adapté aux caractéristiques de notre métier, ce qui est le cas de l’outil Qualco.
De manière concrète, la plateforme n’a pas fait l’objet de quelconque adaptation d’un point de vue technique ou configuration, non, puisqu’elle était déjà, dans ce que nous considérons, c’est l’état de l’art en la matière, donc en parfaite conformité avec l’ensemble des exigences réglementaires, y compris, et nous on le voit peut-être un petit peu plus tard, des évolutions du métier.
Éric : D’accord. Ce qui fait que cette adaptation et le besoin vis-à-vis de Qualco étaient plus un besoin de formalisation de cette auditabilité accrue du fait de la CPR et la formalisation de notre capacité de vous accompagner dans ces process-là.
César : Voilà. Et ce sur quoi je tiens à remercier Qualco, c’est la réactivité dont vous avez fait preuve dans cette instance, avec un temps de réponse très rapide sur des modifications, certaines d’entre elles substantielles, du contrat entre nos deux sociétés.
Et puis également, Qualco est perçu par le régulateur comme une entité robuste, avec un outil solide, capable de délivrer la performance et la stabilité nécessaires pour assurer la fiabilité de nos opérations, ce qui est important pour le régulateur.
Éric : Merci de ce retour. On est toujours ravis de l’avoir.
Ce que je peux dire, c’est qu’effectivement, face à ces enjeux, face à cette demande à laquelle vous avez dû faire face dans des délais assez courts vis-à-vis de la CPR, le travail que nous avons fait de manière collaborative a été un travail d’alignement de process entre nos équipes risk et compliance respectives, pour pouvoir être en phase avec ce nouveau besoin d’auditabilité accru de votre côté.
César : Oui.
Éric : Quelles sont les perspectives nouvelles ? Je dirais, après cette étape, on sait que le marché est en train de se structurer. Tu l’as vu, c’est l’objectif de cette directive.
Vous avez passé un jalon, une étape de formalisation et d’accréditation qui était nécessaire. Quelles sont les prochaines évolutions, attentes côté Cabot vis-à-vis de ce contexte nouveau ? Et à quoi des acteurs tels que Qualco doivent s’attendre pour continuer d’accompagner Cabot dans ses projets et ses ambitions sur le marché français ?
César : Il est certain, Éric, que le besoin d’accompagnement et d’adaptation permanente restera d’actualité. Il va même se renforcer.
Ce qui est particulier à la France, c’est les perspectives de croissance du marché dit NPL, qui sont très fortes.
Je vais donner deux exemples concrets pour lesquels d’ailleurs la technologie a un rôle important à jouer. D’une part, il y a les créances à faibles montants. En France, il y a ce qu’on appelle le PNF, le paiement fractionné, c’est mieux connu comme Buy now, pay later dans d’autres pays.
C’est un marché qui commence à se développer en termes de cession de dettes de façon significative. C’est un domaine où, opérationnellement, il est essentiel de maximiser ce qu’on appelle le self-care, à savoir la possibilité pour le débiteur de gérer lui-même sa dette.
Il faut lui donner les moyens pour ce faire, ce qui, évidemment, a une composante technologique forte.
Deuxième exemple, c’est le développement de la cession de dettes fraîches, donc des volumes de cession de plus en plus conséquents d’une dette non performante, mais néanmoins très fraîche.
Dans ce cas-là, la gestion des créances post-cession devient un peu plus complexe, avec notamment l’option d’obtenir un titre exécutoire et de mener en parallèle du recouvrement amiable et potentiellement du recouvrement judiciaire.
Tout cela nécessite une utilisation beaucoup plus intensive de la donnée, de façon à optimiser les opérations dans son ensemble, y compris par des méthodes de scoring adaptées et par l’automatisation d’un certain nombre de processus clés.
Là encore, on voit bien en quoi la technologie est un élément essentiel de la performance, et ça ne fera que se renforcer dans les années à venir avec la croissance prévisible du marché, notamment en France.
Éric : Merci pour ce feedback. Ce que je comprends, César, c’est que tu mets là le point sur et l’accent sur deux fonctions clés. D’un côté, la mise en place d’interactions beaucoup plus intensives avec le débiteur via du self-care et donc un besoin de digitalisation des interactions. C’est le premier axe. Et le deuxième axe, c’est une sophistication et une complexification de certains process, notamment sur cette partie contentieuse, titre exécutoire, qui fait qu’on a besoin d’accentuer l’automatisation et d’utiliser les techniques de scoring.
César : Et puis également d’optimiser les liens avec nos partenaires externes, notamment les commissaires de justice qui sont une pièce maîtresse de la réussite de ces dispositifs.
Dans tous ces éléments-là, la technologie est un élément de différenciation, notamment pour Cabot, d’ailleurs, qui a fait du traitement de la donnée, de ce qu’on appelle dans notre jargon la data engineering, aussi un facteur clé de différenciation concurrentielle.
Nous traitons presque exclusivement de la dette auprès des particuliers, c’est-à-dire de gros volumes, avec la nécessité, l’obligation d’être performant dans ce qu’il est convenu d’appeler la big data, et puis la génération d’une intelligence tout sauf artificielle fondée sur cette big data.
Donc, des éléments où la technologie joue un rôle essentiel.
Éric : D’accord. Donc là, on a quitté l’axe purement réglementaire qui était le point de départ de notre discussion. On voit bien ces axes clés que tu nous indiques, qui correspondent exactement aux caractéristiques de nos solutions, de nos plateformes et aux composantes de la roadmap sur lesquelles nous travaillons et sur lesquelles on met à disposition ce type de modules, qui sont tout à fait complémentaires et qui ont au socle de Qualco Collection & Recovery, qui est notre plateforme de recouvrement.
C’est par ces interactions et ce type d’échanges avec nos clients que nos équipes produits travaillent pour pouvoir enrichir, adapter et faire avancer nos offres. Il y a un lien très étroit avec nos clients, une interaction permanente pour pouvoir positionner l’offre, la solution technique adaptée aux besoins du marché.
On remercie beaucoup nos clients de cet esprit et travail collaboratif. Ce sont nos clients qui font que Qualco enrichit son offre et apporte des solutions qui permettent de faire face à la hauteur des besoins du marché.
Merci César pour cet échange qui n’est qu’un premier au sein de nos séries de communication sur notre chaîne et sur notre podcast. Bonne journée à tous.
César : Merci. Merci à toi, Éric. Merci à Qualco. Et bravo encore pour la réussite que je crois comprendre, vous expérimentez actuellement sur les marchés français.
Éric : Merci.